L’Île Pourpre de Mikhaïl Boulgakov
Une île, enjeu de convoitise.
Des indigènes dammant le pions aux européens.
Une lady amoureuse d’un perroquet.
Voici la trame rocambolesque d’un théâtre sous influence où comédiens et marionnettes jouent à cache-cache. Dans cette allégorie sur la liberté dans la Russie des années 20, Boulgakov pose encore et toujours la question de la censure dans les arts d’expression.
Un comédie déjantée plus que jamais d’actualité.
Guillaume CHARLET, metteur en scène nous en dit :
Ma première préoccupation dans la mise en scène a été de retranscrire sur le plateau le sentiment de vitesse et d’urgence ressenti lors de ma première lecture de l’Île Pourpre.
Pour obtenir l’autorisation de jouer, un directeur de théâtre est prêt à toutes les courbettes, quitte à renier les fondamentaux de la création, afin d’éviter le couperet de la censure, l’interdiction de représenter le spectacle et par conséquent la fin de son théâtre et de sa compagnie.
Distribution bâclée, scénographie de fortune, le spectacle commence par une répétition générale. Le processus théâtral est inversé : le manque de temps, de préparation et la précipitation qui en découlent, se retrouvent donc au centre de toute cette écriture et de ma direction d’acteurs.
Une fois le décor planté, Boulgakov impose un auteur farfelu qui se fait appeler Jules Verne et vient nous proposer sous le couvert d’un échange de perles aux relents de colonialisme sa pièce L’Île Pourpre, une allégorie savamment orchestrée sur l’histoire de la Russie, de la fin du tsarisme à la prise de pouvoir de Staline.
Comment Boulgakov pouvait-il s’impliquer politiquement, critiquer cette période sans jamais risquer d’être démasqué ou censuré ? Tout au long du travail, j’ai essayé de me poser la question de cette limite à ne pas franchir, du risque mortel de la franchir et de la façon de distiller malgré tout habilement la propagande anti stalinienne de Boulgakov.
L’utilisation de la marionnette et le choix des sonates et préludes de Shostakovitch vont dans le sens d’un détournement du spectateur vers une compréhension souterraine de l’Île Pourpre.
Le choix du divertissement, de la farce permet également d’éloigner, d’écarter la censure du but politique de l’auteur.
Le monde de Jules Verne nous emmène dans le roman Les Enfants du Capitaine Grant, un univers fantastique où se retrouvent tous les ingrédients de notre modernité.
Je me suis perdu avec les comédiens dans toutes ces fausses pistes et le texte ne nous a paru pourtant que plus clair.

Quand | Où |
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les 17 et 18 août 2012 | Parc de Buffon du Château de Bussy-le-Grand, Bussy-le-Grand |
Les jeudi 2 et vendredi 3 février 2012 | Centre Mathis, PARIS |
le 25 septembre, les 2 et 9 octobre, 6 et 13 novembre, 4 et 11 décembre 2011, le 15 janvier 2012, et le 14 janvier 2012 | Théâtre Darius Milhaud, Paris |
du 21 au 23 juillet 2011 | Festival « Théâtre en été » de la Rochelle, La Rochelle |